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 Chapitre premier :: L'appel Sauvage

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L'Ombre

I'M L'Ombre, MJ.

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Chapitre premier :: L'appel Sauvage Vide
MessageSujet: Chapitre premier :: L'appel Sauvage   Chapitre premier :: L'appel Sauvage EmptyDim 23 Nov - 23:42

Capitaine Joshua - 20H pm.

La nuit est belle, les étoiles scintillent, l’immensité s’étend devant nous. J’ai prit un café tout à l’heure, l’accalmie des éléments me le permettait, j’ai sauté sur l’occasion. Nous avons de l’avance, le bateau tourne à plein régime. Les passagers mangent dans le restaurant au son de la musique, je crois qu’il y a une soirée ce soir. Peut-être y passerais-je faire un tour. Après ils passeront leur temps sur les ponts ou iront se coucher. A leur aise.

- 23H pm.

RAS pour le moment. Les passagers vident la salle des fêtes pour regarder les étoiles. Elles sont belles ce soir, ce sont les premières qu’ils observent depuis l’océan, ils ont l’air fascinés. Une mère joue avec sa petite fille. Les vagues viennent claquer contre la coque. Tout est normal.

- Minuit.

Toujours RAS. C’est le calme plat, il y a encore quelques personnes qui flânent sur le pont supérieur. Pour la plupart ce sont des cadres, mais il y a aussi des voyages touristiques. Nous allons en Amérique. Au Méxique. Nous ne devrions d’ailleurs pas tarder, dans 2 ou 3H tout au plus.

- 12:23 am.

Légère montée du vent, rien d’alarmant.

- 12:36

Le vent est monté d’un seul coup, les vagues se déchai…C’est le cataclysme, nous allons écho… dans peu de temps… une brume incroyable… Des rochers… Lancé SOS mais pas...signal...

Consignes

Le naufrage vient d'avoir lieu. Vous remarquez que vous n'avez quasiment rien et que vous n'avez plus rien sur vous également. Ni cigarette, ni montre, ni portable, ni bonbons, rien. Maintenant, que faîtes-vous ?
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Joséphine

I'M Joséphine, naufragé(e).

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Pseudo Usuel : Peachy Keen
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Chapitre premier :: L'appel Sauvage Vide
MessageSujet: Re: Chapitre premier :: L'appel Sauvage   Chapitre premier :: L'appel Sauvage EmptyDim 22 Fév - 21:13

J’avais l’impression de voler. Ma tête me faisait atrocement mal… J’ai mal… Comme des tambours dans mes oreilles, ça cogne… Ca fait mal… J’essaye d’ouvrir les yeux, mais ça fait si mal ! Mes yeux ne veulent pas s’ouvrir… Et j’entend des cris. Suis-je morte ? Ces appels au secours… Que se passe t-il ? Où suis-je ? Ah, ma tête. Elle cogne encore… Que se passe t-il ?
Un flash.
Le bateau. Oui, le bateau ! Une nouvelle vague de douleur m’envahie l’encéphale. C’est atroce. On dirait qu’un troupeau d’éléphant m’a écrasé. Pourquoi cette douleur ? J’essaye une nouvelle fois d’ouvrir les yeux, impossible. Tout est flou, je ne sais plus comment je m’appelle. Le bateau ? Oui. Il y avait d’autres passagers, suis-je dans ma cabine ? J’ai peut-être fait un malaise… Oui, je suis surement à l’infirmerie.

Le bateau, je crois sentir des secousses, et cette pluie, ce brouillard tout à coup ! Non je ne suis pas à l’infirmerie, du vent semble venir fouetter ma peau, et j’entend d’autres bruits… Que se passe t-il ?! Des voix. Qui sont-ils ? Ne me faîtes pas de mal… Ce sont surement des pirates modernes. Mon dieu ne me faites pas de mal ! Et puis cette douleur ! Mes yeux me brûlent… Je n’arrive pas à les ouvrir, c’est flou dans ma tête.
Un flash.
De l’eau, la tempête. Oui c’est ça ! Le bateau pour l’Argentine, nous avons rencontrés une tempête ! Mais il faisait beau et soudain… de la pluie et du brouillard sont apparus, c’est étrange… Ah, ma tête… Il faut que je me repose… Ma tête tourne…

( … )

J’ouvre les yeux, douloureusement. Ca me pique. Je me tiens la tête entre les mains et referme les yeux. Ca me cogne à l’intérieur, toujours. Je rouvre les yeux, c’est un peu flou et ma vision bouge légèrement. Je suis allongée sur un sol granuleux. Je regarde, il s’agit de sable. Mais où suis-je bon sang ?! Je regarde plus en haut, et un ciel éclatant me déchire les yeux. Je les referment immédiatement, croyant être aveugle. Je les frotte, et regarde sur le côté, il y a la mer, à perte de vue. Comment se fait-il que je ne sois plus à bord du bateau ? Tant de questions sans réponses…

Je me relève péniblement et je constate que j’ai quelques courbatures. Ma cage thoracique me fait mal, et mes muscles sont tendus. Je regarde autour de moi et constate que les autres passagers sont là aussi, tous sur la plage. Certains sont allongés, encore évanouis, et d’autres sont déjà debout et s’étonnent tout comme moi de la situation. Je suis tout à fait debout à présent, et je regarde les autres éveillés. Il y a un homme avec les cheveux bleu ciel. Il a l’air étrange celui-là. Il y a aussi une femme aux cheveux blonds platine un peu plus loin. J’ai eu l’occasion de lui parler pendant la traversée, je crois me souvenir qu’elle se nomme Alexia. Elle aussi est un peu bizarre… Il semblerait que certains sujets de conversations la fâchent. Je m’approche d’elle pour essayer d’éclaircir notre situation à tous.

- Alexia ?
- Oui ?
- Sais-tu ce qui s’est passé ? Je ne me souviens de rien et j’ai affreusement mal à la tête. Je me souviens cependant d’une tempête incroyable et d’un gros choc, mais à part ça… C’est le trou noir.
- Je crois que c’est le cas de tout le monde ici… J’ai demandé au jeune homme que tu vois là-bas, Bertrand, et lui aussi, tout comme moi, s’est réveillé avec un mal de crâne terrible ! Et comme toi, on se souviens de la tempête et de tout ce qu’il y a eu auparavant…
- C’est étrange…
- Ce n’est pas tout, on s’est rendu compte qu’on nous avais tout piqué. On a plus rien. J’avais mon porte feuille, mon portable, une montre et un stylo, je n’ai plus rien du tout, et Bertrand c’est la même chose.


Je regardais moi aussi dans un sursaut. J’aurai dû avoir mon paquet de cigarette, mon porte feuille, mon portable et des clés, ainsi qu’un papier. Plus rien. Je cherchais partout, mais décidemment, je n’avais plus rien.

- Nos objets personnels on dû tomber pendant le naufrage, ce n’est pas possible autrement…
- On a cherché partout autour, et il y a une chose plus inquiétante, le bateau a disparu.


J’en restais bouche-bée. Comment se pouvait-il qu’un bateau aussi gros puisse disparaitre tout à coup ? Cela relevait du paranormal, je ne trouvais pas d’autre explications qui paraissait vraisemblables… Alexia se détourna de moi. Je me retournait moi aussi et réfléchissait à ce que avait bien pu se passer. La soudaine tempête, et puis la violente secousse… Je m’étais évanouie, et pendant ce temps là, des gens avaient dû nous voler tout nos biens. Des gens, ici ? Je levais la tête vers le centre de l’île, là où il y avait une apparente montagne. L’idée qu’une quelconque forme de vie puisse avoir trouvée refuge ici semblait assez… comique. La végétation était des plus luxuriantes, cette île devait regorger d’une faune extraordinairement sauvage… C’était clair qu’on allait pas trouver des chats par ici… Ou du moins, pas avec le même genre de dentition.

Je ne réalisais pas bien ce qui se passait. J’étais complètement assommée par ce qui venait de se passer. En quelques minutes, notre destin à tous venait de basculer. Je ne réalisais rien en fait. Bon, le principal, à ce moment, était que je me souvenais de mon prénom. Je m’appelais Joséphine, j’habitais en France. Je devais aller en Argentine pour des raisons professionnelles. Voilà. Je me disais que de toute façon, même si nous avions des téléphones, il n’y aurait certainement pas de réseau ici. Je crois que la peur commençait à monter à présent, parce que je commençais à réaliser dans quel pétrin nous étions, tous. Je me tint la gorge et fermais les yeux pendant quelques secondes, il fallait que je reprenne mes esprits.


Dernière édition par Joséphine le Mar 28 Juil - 20:29, édité 2 fois
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Bertrand Pacolet

I'M Bertrand Pacolet, naufragé(e).

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Chapitre premier :: L'appel Sauvage Vide
MessageSujet: Re: Chapitre premier :: L'appel Sauvage   Chapitre premier :: L'appel Sauvage EmptyLun 23 Mar - 16:07

Et moi qui pensait passer une année tranquille, à voyager de pays en pays, visitant de nouveaux lieux et surtout, surtout, goutant de nouvelles saveurs. Le moins qu'on puisse dire, c'est que je me suis planté.

Et royalement en plus.

J'ai à peine eut le temps de faire un petit tour un France que je me retrouve piégé sur ce foutu navire, bloqué au milieu du pacifique par un tempête... Il fallait naturellement que ça me tombe dessus. Et, comme si ça ne suffisait pas, il a fallut que ce navire de mes deux s'explose et nous renvoie gentiment sur un rivage. Enfin, quand je dis gentiment... J'ai quand même une belle estafilade sur le côté gauche. Ça n'a pas l'air fort grave, mais l'eau de mer s'est infiltrée dedans. résultat, ça pique. Et pas qu'un peu.

Ça, c'était la constatation un. Constatation deux: je suis sur une plage de sable blanc, ce qui n'est pas foncièrement pour me déplaire. Par contre, il me manque un léger quelque chose. Rien de vraiment important, juste un tout petit détail.

Je ne porte plus le moindre vêtement. Que dalle.

Me voici donc totalement à poil sur une plage dont je n'ai pas la moindre idée d'où elle se situe et, pour ne rien arranger, j'ai la dalle. Dans la catégorie journée pourrie, celle-ci atteint des sommets. J'aurais du rester aux States et continuer mon job là-bas. Ça m'aurait au moins évité ce genre de situation ridicule. Mais bon, comme dirait l'autre, faut faire avec ce qu'on a. Et dans le cas présent, j'ai quelques urgences.

Petit un, faut que je me trouve de quoi me fringuer. Petit deux, faut que je planque mon tatouage. Petit trois, faut que je me trouve à bouffer. Petit quatre, faut que je trouve des gens. Petit cinq, faut que je foute le camps d'ici. Et vite.

Je tourne la tête pour vérifier que je suis bien seul dans le coin. A droite, tout va bien. A gauche par contre...A première vue, le type est mort. Je dis parce qu'en règle générale, avec une rame plantée dans le cou, on va nettement moins bien. Comment elle est arrivée là, mystère, mais j'ai pas vraiment l'intention de lui poser la question. Même si sa tête me dit vaguement quelque chose, malgré que le fait qu'elle soit hyper gonflée n'aide pas à l'identification. Bah, de toute, il est mort alors...

Ça résout au moins les points un et deux.

~O~



Je suis fringué ( et plutôt bien en plus, le type portait un costard), j'ai bouffé un truc ou deux trouvés ici et là, mais je suis toujours tout seul. Me reste plus trente mille solutions.

Va falloir te servir de tes jambes mon grand.

Logiquement, on devrait pas trop être trop loin les uns des autres, le bateau s'étant échoué dans le coin. En marchant un peu, je devrais réussir à tomber sur quelqu'un n'ayant rien de pire qu'un e tique dans le cou. Et si j'ai vraiment beaucoup de chance, ce quelqu'un sera de sexe féminin, et dans le même état que moi quand je me suis éveillé. On peut rêver.

C'est partit pour une ballade sur la plage, moi qui ai toujours adoré la rando...

Je suis partit depuis à peine dis minutes que je tombe sur une femme... Mais quelle femme! Une beauté blonde, ayant des arguments des plus convaincants... Elle est malheureusement habillée. Il fallait évidemment que ça ne tombe que sur moi. Si au moins j'arrivais à me rappeler ce que je faisais au juste quand tout est partit en vrille...

Pas moyen. J'ai du me prendre un coup sur la tête.

Bon, la blonde m'a repéré. Elle va sans doute venir me parler, me demander qui je suis et où on est. Qu'est ce que je pourrais bien lui dire moi? J'en sais foutre rien. Je trouverai sur le moment... du moins je l'espère...

- Hé! Vous-là! Vous étiez sur le bateau aussi? Vous savez où nous sommes?

-Heu... pas vraiment... Mais qui êtes-vous?

-Alexia. Et vous, vous êtes Bertrand, un prof ou quelque chose du genre. Vous m'avez dragué sur le bateau, quand vous étiez à moitié saoul. Et là, on est paumé.


Sympathique demoiselle... Je sens qu'on va s'entendre...


Dernière édition par Bertrand Pacolet le Mar 24 Mar - 13:01, édité 1 fois
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Jake

I'M Jake, naufragé(e).

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Chapitre premier :: L'appel Sauvage Vide
MessageSujet: Re: Chapitre premier :: L'appel Sauvage   Chapitre premier :: L'appel Sauvage EmptyLun 23 Mar - 22:36

Il fait chaud. J’entends un bruit bizarre et régulier derrière moi, un peu comme si quelqu’un de particulièrement débile me respirait bruyamment dans l’oreille. Non, ce n’est pas ça… Trop lointain… Par ailleurs, je ne me souviens pas m’être endormi avec quelqu’un la nuit dernière. D’ailleurs, il n’est pas un peu spécial, cet oreiller ? Depuis quand je dors sur des machins granuleux moi ?

J’ouvre un œil… puis le referme. Trop de lumière. J’ai l’impression que le soleil va taper directement au fond de ma pauvre boîte crânienne, me faisant l’effet d’un coup de pelleteuse ou de je ne sais quel autre engin de mort utilisé sur les chantiers. Je bouge un peu, les yeux clos, et la main que je ramène vers mon visage est pleine de cette même matière chaude et granuleuse qui semble me servir de lit. Du sable. Qu’est ce que je fais sur du sable moi ? Il n’y a pas de sable sur le…

Le bateau…

***


En une fraction de seconde, tout me revient. J’étais sorti sur le pont, comme tout le monde, pour admirer la nuit et m’en griller une en regardant les étoiles. Une brise légère se glissait entre les pans de mon manteau, et l’air marin me procurait un sentiment d’intense exaltation. Je me souviens que j’avais regretté de ne pas avoir pris de calepin, parce que j’aurais pu replacer cette scène et cette sensation dans mon prochain roman. Et puis les gens sont partis se coucher, un à un, mais je suis resté. Je ne dors jamais beaucoup… C’est alors que le vent s’est levé. De vraies bourrasques, elles m’emportaient presque. D’énormes vagues ont commencé à s’écraser contre la coque, ébranlant tout le navire. J’ai reculé, cherché en vain à regagner l’abri illusoire de ma cabine pendant que l’équipage s’affolait tout autour de moi. Et tout d’un coup, un cri : « Terre ! Terre ! ». Puisque les violentes secousses m’empêchaient de me mouvoir sans risquer de passer par-dessus bord, je me suis accroché au bastingage et j’ai scruté les alentours, cherchant à discerner cette fameuse terre. Au milieu du chaos des vagues déchainées, j’ai aperçu une île, beaucoup trop près. Comment se faisait-il que je ne l’ai pas vue avant, alors que je m’abreuvais goulument du spectacle de la nuit ?

Lancés à pleine vitesse, nous étions précipités par la tempête sur les noirs rochers qui surgissaient des flots comme les dents d’un immense monstre marin qui se serait tapi là en attendant que nous lu tombions directement dans le gosier. Si c’était le cas, c’est exactement ce que nous étions en train de faire. J’ai juste eu le temps de me dire : « Jake mon vieux, la ferme » avant que nous percutions quelque chose que je n’ai pas vu. Le souffle coupé par le choc, je me suis senti propulsé par-dessus bord. Mes jambes ont violemment heurté la rambarde de sécurité et je crois bien que j’ai poussé un cri de douleur. Les flots glacés m’ont happé… Et j’ai perdu connaissance.

Cet afflux d’images globalement assez terrifiantes me tire de l’étrange torpeur dans laquelle je me trouve. J’ouvre de nouveau un œil, persuadé d’être mort et de me trouver sur les rives du paradis. Avec un peu de chance, une jolie nymphette dotée d’une paire d’ailes blanches et d’une auréole ne va pas tarder à surgir pour me conduire à ma chambre.

Tout ce que je vois sont d’autres corps inertes, comme le mien. Le bourdonnement dans mes oreilles s’atténue un peu et je reconnais soudain dans cette espèce de respiration agaçante le bruit du ressac. La mer. Et des cris. Enfin non. Des voix. Je me redresse un peu brusquement, et c’est l’explosion. J’ai l’impression qu’une lance vient de me transpercer la tête de part en part. Autant dire que ce n’est pas spécialement agréable. Je retombe lourdement dans le sable dont j’ai déjà probablement avalé ou inhalé une copieuse quantité, puisque j’avais le visage à moitié enfoui dedans. Merde. Où est-ce que je suis ? Par quel miracle suis-je encore en vie ? Où est le bateau ?

Je me retourne prudemment sur le dos et relève doucement la tête. Je scrute la plage mais, en dehors des autres naufragés, aucune trace de notre navire. Pas de débris, pas de carcasse échouée dans le sable. Ce satané rafiot a complètement disparu de la circulation… Gé-nial.

Toujours aussi lentement, je me remets debout. J’ôte le sable de mes vêtements d’un geste machinal et passe une main craintive dans mes cheveux. On ne sait jamais. Si ça se trouve je vais trouver un coquillage fiché dans mon crâne ce qui, vu mon lancinant mal de tête, ne m’étonnerait qu’à moitié. Ne trouvant rien de tel, je finis par me masser la nuque histoire de faire quelque chose. Ce providentiel massage a le don de faire refluer l’épouvantable migraine et me permet d’y voir plus clair. A quelques mètres de moi, deux femmes conversent, l’air à la fois secoué et étonné. Normal. Pas mal d’autres passagers sont encore vautrés sur la plage, et si j’étais eux, je ne me réveillerais pas, vu la situation. Je plonge ma main encore libre dans la poche gauche de mon jean, à la recherche d’un petit remontant.

D’après mes premières – et brillantes – observations, nous sommes sur l’île que j’ai aperçue avant de me faire éjecter. En toute logique, le bateau, ou du moins les débris du bateau devraient se trouver à proximité de notre point de chute, mais je ne vois rien. La plage est relativement vaste et, quelques mètres plus haut, elle laisse place à une jungle dense et touffue qui ne me dit rien qui vaille. Je n’ai rien, si ce n’est cet abominable mal de crâne et l’impression qu’un alligator a mâchouillé ma jambe gauche. Sûrement un petit souvenir de ma rencontre avec le bastingage…

Oh, et il y a plus grave…

Je n’ai plus mes cigarettes.
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Sydney

I'M Sydney, naufragé(e).

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Chapitre premier :: L'appel Sauvage Vide
MessageSujet: Re: Chapitre premier :: L'appel Sauvage   Chapitre premier :: L'appel Sauvage EmptySam 28 Mar - 18:32

Où suis-je ? J’ai les oreilles obstruées, je n’entends rien.

J’ouvre les yeux,j’ai le visage enfoui dans du sable…Qu’est-ce que je fais avec la tête dans du sable et en plus celui-ci s’est infiltré sous mes vêtements. Quelle horreur !!

J’ai un goût salé à l’intérieur de ma bouche…Je réfléchis quelques secondes. Du sable, un goût salé…La mer !
Oui je me souviens, j’étais à bord d’un bateau qui m’emmenait vers l’Argentine. Ce voyage que mon père m’avait payé pour mes dix-neuf ans alors qu’il savait pertinemment que je déteste la mer…Mais que s’est-il passé ? Comment se fait-il que je sois étendue contre le sable alors que je suis censée être sur ce foutu rafiot ?

Mon esprit est encore embrouillé… Je sens le déhanchement des vagues contre mon corps et qui petit à petit m’ensevelit au rythme de son va-vient. Je prends appui sur mes bras et me relève lentement. Mon corps est tout endolori et je ressent une vive douleur dans l’avant bras gauche… J’ai un morceau de verre planté dans le bras ! Je détourne le regard de cette plaie béante, d’où un verre de paires de lunettes à priori s’est introduit à l’intérieur ,et j’évacue par la bouche mon sentiment de dégoût… Des lunettes ? Je ne porte pas de lunettes, je ne suis donc pas seule ici.

Je regarde autour de moi.
Je suis sur une magnifique plage de sable blanc, derrière moi s’étend la mer à perte de vue. J’aperçois un peu plus loin des arbres, sans nul doute une forêt. L'endroit est plutôt pas mal! Il ne manquerait plus que un bon cocktail exotique, de beaux garçons étendus sur la plage et mes amies avec qui, je reluquerais tout ce beau monde ! Des vacances de rêves quoi ! Mes amis ? Mais oui pourquoi n’y ai je pas pensé plus tôt ! Quelle idiote ! Mon portable ! A près un séjour dans l’eau j’imagine qu’il ne doit pas être dans un état terrible mais bon c'est déjà miraculeux que je sois sur cette plage alors que je devrais être sur un bateau. Je fouille à l’intérieur de la poche de ma mini-jupe, rien. Génial ! Le seul moyen qui pouvait encore me relier à la vie civilisée avait disparu !

Diane ! Diane, ma meilleure amie, elle était sur le navire avec moi ! Je me souviens oui !!
Nous étions sur le pont un verre à la main en train de décider ce que nous ferions une fois arrivées en Argentine. J’étais rentrée à l’intérieur pour aller me chercher un pull car le temps s’était rafraîchi, Diane, elle était restée sur le pont. J’étais quasiment arrivée à ma cabine quand le bateau s’était mis à tanguer à une vitesse effroyable, je n’arrivais plus à tenir sur mes jambes, je m’étais effondrée sur le sol et j’essaya à maintes reprises de me relever. J’entendais au loin des cris et je me souviens avoir ramper sur le sol pour tenter de rejoindre Diane en espérant qu'elle avait eu le temps de rentre à l’intérieur. Mais après le trou noir. La dernière image que j’ai en tête est celle de Diane qui tentait en vain de s’accrocher au bateau dont les balancement étaient de plus en plus rapides… Elle portait des lunettes.

Mon cœur se met à chavirer. Non pas Diane, ce n’était pas possible ! Elle est sûrement quelque part, elle aussi sur la plage, en train de se demander ce qu’elle fait ici, elle est sans doute partit à ma recherche…

Je jete un coup d’œil à mon bars, la plaie ne saignait pas, le morceau de verre où je pouvais maintenant avec mon esprit plus clair, identifier du plastique rose autour, n’appartenait pas à Diane. Ses lunettes n’étaient pas roses, j’en suis presque certaine. Je me mis en route pour partir à sa recherche ou à celle d’un quelconque survivant.

Mais dans quel guêpier je mettais retrouvée ! Je suis seule à tout point de vue sur une plage, sans téléphone, sans nourriture à part les nombreux êtres qui peuplaient l’océan et les bestioles qui devaient vivre dans la forêt( mais pour quelqu’un qui se fait servir ses repas à la maison par ses domestiques et qui n’a jamais goûtée à l’art de la pêche et de la chasse, je crois que j’ai plutôt une belle jambe), sans habits de rechange, sans abri, sans couverture… Je crois que je n’ai jamais été aussi désespérée…Merci papa pour le magnifique voyage.

Bon ,allez courage ! Il ne me reste plus qu’à trouver Diane et à nous deux, on trouvera bien un moyen de s’en sortir…Plus vite je serais chez moi, mieux je serais.
Je scrute les alentours avec précision mais rien ne m’indique la présence d’êtres humains à proximité. Je ne prends pas le risque de retirer le morceau de verre de mon bras, de peur que ma blessure ne se mette à saigner. Je serre les dents devant la douleur qui m'élanca et venait s'ajouter à mon mal de tête, et poursuit mon chemin.

Cela faisait peut-êter bien une demi-heure que je marche sans avoir vu un seul signe de vie autre que les oiseaux dans le ciel.
Je commença à perdre tout espoir quand j'entendis des voix au loin . J'accéléra mon pas... Enfin, oui, il y avait quelqu'un!
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Joséphine

I'M Joséphine, naufragé(e).

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Chapitre premier :: L'appel Sauvage Vide
MessageSujet: Re: Chapitre premier :: L'appel Sauvage   Chapitre premier :: L'appel Sauvage EmptyDim 10 Mai - 23:20

Après un court moment de répit parmi les naufragés, je reprenais peu à peu la maîtrise de moi-même. Mes sens me revenaient un à un. Pour le moment, tout allait pour le mieux, ou presque. Ma vision était à peine brouillée, mon ouïe et mon odorat marchaient, et mon toucher aussi. Pour mon goût, on verra plus tard. Je me relevais péniblement, soulevant mes fesses du sable chaud. L'île avait tout l'air d'une station balnéaire, sauf qu'à première vue, il n'y avait pas un chat.

Je regardais une fois de plus autour de moi pour admirer les magnifiques montagnes et la verdure luxuriante derrière nous. Dans un contexte touristique, j'aurais bien tenté la visite guidée. Là, traverser cette jungle grouillante ne me disais rien qui vaille. Bon, relativisons. Pour le moment, il n'y avait pas de quoi précipiter les choses. Peut-être même qu'un naufragé avait son téléphone... Espoir vain.

Alexia s'était éloignée de moi. Je me retournais et apercevais quelqu'un, debout sur la plage. Il devait venir de se relever, car je l'avais vu couché avant de parler à cette blonde un peu spéciale. C'était un homme à première vue, blond-châtain. Il se massait la nuque quand je m'approchait de lui.

- Ca va, pas trop mal à la tête ?

Il haussa les sourcils et répondit, distant, que ça pouvait aller.

- Oh excusez-moi, je m'appelle Joséphine. Vous vous êtes réveillé avec un mal de crâne vous aussi ?
- Jake.


L'homme marqua une pause. Je le trouvais vraiment bizarre. Il était très distant, mais je mis ça sur le compte du choc...

- Ce n'est pas peu dire. J'ai bien cru que j'étais mort. Qu'est-ce qu'il se passe au juste ?

Je répondait ironiquement que j'étais ravie, enchantée de le rencontrer, puis j'enchainais.

- Tout le monde est dans le même pétrin. Apparemment, nous avons été pris dans une violente tempête, d'un seul coup d'un seul... Enfin, c'est ce dont je me souviens. Après, on a été éjecté, et puis plus rien jusqu'à ce que je me réveille. C'est le trou noir. Et, c'est pareil pour Alexia. Vous aussi à première vue.

Jake regarda dans ses poches d'une façon machinale en grognant légèrement. On aurait dit un homme des cavernes à demi civilisé.

- J'ai perdu toutes mes affaires... J'étais sur le pont quand la tempête s'est déclenchée... C'était bizarre.

Nous aussi. J'avais quelques affaires, et puis plus rien. C'est justement ça le plus étrange. Nous n'avons plus rien, et le bâteau s'est envolé. C'est incroyable ! Moi je ne me souviens plus exactement... Ca me parait si invraisemblable... Je crois que j'étais dans ma cabine... Mais le fait de se retrouver sur la grève me parait tellement absurde... Comment aurais-je pu être expulsée ? Je ne sais pas.


Une nouvelle pause dans notre dialogue. Il avait l'air de penser. En même temps, à l'heure actuelle, on ne pouvait faire que cela...

- Qu'est ce qu'on va faire?

- Je ne sais pas... Je travaille dans l'humanitaire, d'habitude. Je crois qu'on devrait tous se rassembler et chercher d'autres personnes. Il y en avait d'autres, notamment le couple étrange là, et puis le flic avec l'Argentin... Ils sont où ? Faut qu'on les cherche. Mais d'abord qu'on se rassemble avec ceux qui sont revenus.


Jake semblait vraiment sous le choc. Il n'arrêtait pas de faire des pauses, de penser. Son regard était vague par moment.

- Très bien. Je vous suis.

Je lui souriait brièvement, trop absorbée dans mes pensées moi aussi. Il fallait que nous retrouvions la plupart des autres naufragés pour essayer de former un groupe. Pour le moment, en tout cas, après, nous aviserons...

Tiens, une fille s'approchait en titubant, là-bas. Elle avait l'air un peu déboussolée elle aussi. Je m'approchais d'elle et on la soutint avec Jake. Elle manquait justement de s'affaler sur le sable. Elle nous dit que son nom était Sydney, qu'elle avait affreusement mal à la tête et qu'on lui avait tout piqué. Pas de doute, elle était sur la bâteau en notre compagnie. On se présentait à notre tour en l'aidant à se remettre debout et à tenir stable sur ses deux pieds.

Je me souvenais à présent d'elle... Elle se trimbalait sur le pont du bâteau en début de soirée. Je m'étais même dit que c'était une fille à papa.

Nous aviserons...
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Jake

I'M Jake, naufragé(e).

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Chapitre premier :: L'appel Sauvage Vide
MessageSujet: Re: Chapitre premier :: L'appel Sauvage   Chapitre premier :: L'appel Sauvage EmptyJeu 21 Mai - 13:45

Il y eut une espèce de cri d’animal, probablement le volatile qui je vis quitter le couvert des arbres pour s’envoler vers le grand large pas très loin au dessus de moi, et je réalisais enfin pleinement où je me trouvais. Nous étions sur une île probablement déserte, vu l’accueil pour le moins… rocheux qui était réservé aux nouveaux arrivants, je ne connaissais personne, je n’arriverais jamais à temps en Argentine et, un comble, je commençais à avoir faim.

J’étais juste en train de me dire que la situation – au vu de la disparition pure et simple de mes cigarettes ET des bagages qui contenaient les paquets que j’avais de rechange – ne pouvait pas être pire, lorsque la voix d’une jeune femme résonna à mes tympans, pulvérisant ce qui me restait de crâne.

- Ca va, pas trop mal à la tête ?

Je haussais un sourcil pour signifier l’absurdité de la question, mais cette simple expression faciale ne fit que redoubler le reste de ma migraine. J’arrêtai immédiatement l’exercice et grommelait une réponse :

- Ca peut aller.

La politesse aurait sans doute voulu que je lui demande comment elle allait à mon tour, mais nous n’étions pas à un dîner mondain et je n’avais plus rien à fumer, alors il allait falloir se contenter de ça. Elle sembla un peu surprise par ma réaction glaciale et s’empressa de se présenter, histoire de détendre l’atmosphère. Derrière elle, je vis son ex-interlocutrice s’éloigner dans l’autre sens, probablement histoire de se dégourdir les jambes.

- Je m’appelle Joséphine.
- Jake
, répliquai-je histoire que nous soyons à égalité.
- Vous vous êtes réveillé avec un mal de crâne vous aussi ?

Je l’observais. Plus petite que moi, plutôt jolie et des yeux pétillants de gentillesse et de bonne volonté. Abondante crinière brun roux, visage amical. Dans le scénario bateau d’un roman de gare, elle aurait probablement eut le rôle de l’héroïne ou de la fille qui se débrouille pour arriver en vie à la fin de l’histoire contre toute attente. Mais nous n’étions pas dans un roman de gare et je ne tenais pas à avoir le rôle du gars taciturne qui se fait expédier en enfer à la première altercation avec l’ennemi. Je me décidai à lui répondre.

- Ce n’est pas peu dire. J’ai bien cru que j’étais mort. Qu’est ce qu’il se passe au juste ?

Elle me rappela la tempête. Apparemment à partir de là que tout avait commencé à devenir très étrange. Je lui en fis la réflexion, et elle approuva. Elle aussi avait tout perdu. Notre présence, globalement indemnes, sur cette plage, était tout ce qu’il y a de plus bizarre dans la mesure où nous aurions tous dû mourir noyés ou fracassés contre les rochers. Je réfléchis deux secondes à notre situation, avant de m’aviser de ce que la jeune femme qui s’efforçait de dialoguer avec moi depuis tout à l’heure aurait probablement une idée de la marche à suivre.

- Qu’est ce qu’on va faire ?

Elle proposa de se rassembler. Très bien, bonne idée. L’union fait la force. Pas que j’aime forcément les bains de foule ou les réunions d’inconnus échoués sur une plage pour une petite séance de panique collective, mais je n’allais pas rester tout seul sur le sable à attendre que je ne sais quel fauve surgisse de la forêt en me prenant pour son petit déjeuner. C’est pourquoi je décidai de m’arrêter de délirer et acceptai de l’aider.

- Très bien. Je vous suis.

Nous nous mîmes en marche, mais nous n’avions pas fait quelques mètres que, déjà, la silhouette titubante de quelqu’un d’à peu près réveillé se profilait à l’horizon. Joséphine s’était murée dans un silence pensif, et ce n’était pas pour me déplaire. Si seulement j’avais eu une cigarette… ou deux…

Nous parvînmes au niveau de la fille qui s’effondra quelque peu dans nos bras. Je la soutins sans trop de peine, elle n’était pas très lourde et pouvait tout de même à peu près marcher, et Joséphine s’en occupait elle aussi. La nouvelle nous dit s’appeler Sydney. Elle présentait les mêmes… symptômes que nous. Naufragée elle aussi. Et je commençais à croire que personne, quand il se réveillerait, ne se trouverait en possession de quoi que ce soit. Tout ça était vraiment très étrange, au même titre que la disparition pure et simple du bateau dont on ne voyait pas le moindre débris. Peut-être était-il resté coincé dans les grands rochers noirs, au large ?

Avisant un énorme morceau de rocher gris-blanc a demi enfoncé dans le sable, je décidai d’aller corroborer cette théorie et, me débarrassant de mon trench brun quelque peu superflu sur cette plage ensoleillée (on était loin des quartiers pluvieux de Paris), marmonnai quelques mots à l’adresse de mes compagnons :

- Je vais jeter un œil alentours sur ce rocher.

Aussitôt dit, aussitôt fait. J’entrepris de gravir la pierre avant de m’aviser que je n’étais pas précisément un professionnel de la varappe. Mon pied dérapa sur la surface lisse et que je glissai au bas du caillou dans un grand bruit de frottement. Gé-nial. Très bon pour l’égo tout ça.

Plus déterminé que jamais, je repris mon ascension de manière plus prudente, et parvint au sommet en deux temps trois mouvements qui me rassérénèrent. Perché là haut, j’avais une assez bonne vue sur le large, malheureusement encombré par une espèce de brune étrange, qui bien que peu épaisse, semblait nous isoler du reste du monde. Je ne voyais rien d’autre si ce n’était les grands rochers noirs les plus proches de l’île qui surgissaient des flots comme autant de crocs brisés. Pas la moindre trace de notre bateau. S’il était toujours là, il n’était pas visible ou bien il était ailleurs.

Je me laissais glisser au bas de mon perchoir et rejoignit mes « camarades » les mains dans les poches et l’air plus bougon que jamais.

- Aucun signe du bateau. Aucun moyen de sortir d’ici, annonçai-je sombrement.

Je savais que ça ne servait à rien d’essayer, mais je ne pus m’en empêcher :

- Au fait… Vous n’auriez pas vu un paquet de cigarettes ?
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Sydney

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Chapitre premier :: L'appel Sauvage Vide
MessageSujet: Re: Chapitre premier :: L'appel Sauvage   Chapitre premier :: L'appel Sauvage EmptyMar 14 Juil - 18:54

Je n'y croyais plus! Des voix ! Je me mis à gravir la pente raide de sable, mes pieds s’enfonçant au fur et à mesure que je la gravissais. Je manqua de trébucher plusieurs fois, et l’effort que je demandais à mon corps était trop dur à supporter pour lui. J’arrivais à bout de souffle en haut et la douleur à mon avant-bras m’élança à nouveau, cette fois beaucoup plus violemment. Je ferma les yeux et marqua une courte pause pour me permettre de reprendre mes esprits. Je voyais deux personnes venir vers moi .

De quoi avais-je l’air ? Bon, ok je n’étais pas au meilleur de ma forme, mais je ne voulais pas non plus passer pour une fille despérée et en piteux état. Je n’était pas du genre à apprécier toutes les petites attentions du genre « Tu es sûre que ça va ? Tu veux de l’aide ? » , on me prêtait déjà assez d’attention à la maison alors ce n’était pas la peine qu’ici se soit la même chose ! Bon, ok nous étions tous dans la même galère mais je voulais néanmoins apparaître la plus forte possible devant des inconnus. J’avais ma dignité à préserver.

J’entrepris d’avancer vers eux sur mes jambes bringuebalantes, j’accrochais à mon visage un sourire qui n’étais pas si forcé en soit, j’étais trop heureuse de rencontrer enfin quelqu’un mais mes inquiétudes à propos de Diane et de ma blessure revenaient au galop. Je m’efforça de garder les yeux ouverts, refoulant mon mal de tête et m’approcha d’eux. La femme aux cheveux roux me disait vaguement quelque chose mais mon mal de tête m’embrouillait les idées, je devais sûrement l’avoir vu sur le pont du bateau…
L’homme qui l’accompagnait, je m’en souvenais, je l’avais croisé en regagnant l’intérieur du bateau pour aller me chercher un pull, il allait sur le pont pour fumer et j’avais tout de suite eu l’impression que c’était quelqu’un de solitaire. « Mais si il allait sur le pont , peut-être se souvient-il de Diane , vu qu’elle même y était restée ? » , l’espoir me revint.
Je m’approcha d’eux et voulu leur adresser la parole mais j’étais à bout de force et je failli m’écrouler dans leurs bras.

Super, ma tentative de limiter mon état de détresse avait foiré ! Heureusement que je ne suis pas trop lourde, il ne manquerait plus que cela qu’il pense que je suis obèse.

Ils s’agenouillèrent et m’aidèrent à me relever. Je les remercia :

-Merci ! Je commençais à désespérer de trouver quelqu’un… Cela fait presque une demi-heure que je marche et j’ai l’impression d’avoir un marteau prêt à me fracasser le crâne…
Je stoppa mon discours me rendant compte que j’étais en train d’étaler tous mes soucis devant eux alors que je m’étais promis de n’en rien faire. Je préféra détourner la conversation par des présentations :

- Oh fait, je m’appelle Sydney et vous ?

La jeune femme se prénommait Joséphine et son compagnon, Jake. Tous les deux m’apprirent également qu’ils s’étaient éveillés avec un mal de tête et qu’ils n’avaient plus aucun bien sur eux aussi.

Génial, si tout le monde a les poches vides, nous ne sommes pas prêts de sortir de cette île ! Sans nourriture, ni moyen de communication, je voyais mal comment quelqu’un pourrait nous retrouver…Mon moral redescendit d’un cran mais je n’en laissais rien paraître à mes nouveaux acolytes. Je leur avoua que moi aussi je n’avait plus rien sur moi, ce qui sans doute ne leur apporta pas du baume au cœur, si ils avaient placé un quelconque espoir en moi…

Joséphine suggéra de tous nous rassembler et en levant la tête j’aperçus au loin d’autres rescapés du naufrage sur la plage. Mon cœur se mit a battre plus rapidement et je fronça les sourcils tentant d’apercevoir un quelconque indice ravivant l’espoir de retrouver Diane.
Cet effort ne servit à rien si ce n’est que de renforcer mon mal de tête. De plus, par miracle si nous trouvions une trousse de secours , je doutais fort qu’il y ai assez d’aspirine pour tout le monde. En effet, il semblait étrange que chacun de nous, survivants miraculeux , ayons tous ce similaire mal de tête et ce pont commun d’avoir tout perdu. Il est vrai que peut-être que la tempête et le courant des vagues soient la conséquence de ces dommages…Cependant, le fait que la plupart des passagers soient arrivés sur cette plage n’est sûrement pas dû au hasard, l’océan nous avaient tous conduit sur cette île alors pourquoi aucune de nos affaires ne s’y trouvaient ?

La voix de Jake me coupa dans mes réflexions. Il nous annonça qu’il allait voir si il pouvait apercevoir quelque chose à partir d’un rocher un peu plus loin sur notre gauche et s’éloigna. Cela n’aurait sûrement pas été moi qui aurais au l’idée d’aller crapahuter sur des rochers…Mon état de faiblesse, tout d’abord ne me le permettait pas , et je suis pas d’une grande sportivité . Le sport pour moi, se limite un petit jogging quotidien pour se maintenir en forme. De plus, je suis quasiment certaine dû à ma magnifique adresse, j’aurais été la première à finir la tête dans le sable…

Pendant qu’il partit en excursion , j’en profita pour demander à Joséphine si nous pouvions nous arrêter pour s’asseoir un moment. La douleur de mon bras m’élançait plus que jamais mais je ne voulais pas m’étendre sur ma blessure. Je trouvais inutile de demander si il existait une trousse de secours sur la plage qui aurait été rapporté par l’océan mais lui je lui demanda tout de même :

-Vous n’auriez pas une trousse de secours avec vous ?

-Non, désolé , nous n’avons rien trouvé sur la plage qui provienne du bateau et qui puisse nous aider… Vous êtes blessée à l’avant bras…Je peux regarder si vous voulez, je travaille dans l’humanitaire, je ne suis pas médecin mais j’ai quelques bases…

-Non, cela va aller pour le moment, c’est supportable…mentis-je. Ce n’était pas une question de confiance mais je ne voulais pas que l’on s’apitoie sur mon sort .

Nous nous installâmes sur la plage , le regard perdu dans la contemplation du mouvement des vagues. Le silence s’était installé mais il n’était pas lourd , nous étions chacune l’une et l’autre plongée dans nos pensées. Je ferma les yeux, sentant le vent marin fouettant mon visage , l’image de mon père m’apparut alors et je m’inquiéta immédiatement. Je n’aurais pas voulu être à sa place, à l’instant où il apprendra ma disparition, je suis sûr qu’il se dira que le cauchemar se poursuit encore même après ces quelques années passées.

Lorsque nous entendîmes des pas venir vers nous, on se retourna et nous vîmes Jake revenir vers nous d’un pas traînant, la tête dans les épaules. Il ne devait pas avoir vu grand chose apparemment qui aurait pu lui rendre le sourire. Ses paroles confirma mes sensations :

-Aucun signe du bateau. Aucun moyen de sortir d’ici…

Plus les minutes s’écoulaient, plus l’espoir de quitter cette île très vite s’estompait. Joséphine et moi nous levâmes et nous reprîmes notre marche en compagnie de Jake vers les autres naufragés. Je distingua vaguement d’autres visages mais aucun ne me parlait. Mes souvenirs étaient encore embrouillés et mon mal de tête n’empirait pas mais ne disparaissait pas aussi vite que je l’aurais voulu. J’espérais que bientôt le visage de Diane se dessinerait à travers les visages que je pouvais apercevoir…Cependant plus nous nous approchions plus ce nouvel espoir se dissipait. J’avais perdu toutes mes affaires, tout contact avec l’extérieur et ma seule amie ici, sur cette fichue île. Je n’étais pas la seule à vouloir récupérer ses affaires car Jake nous demanda :

- Au fait… Vous n’auriez pas vu un paquet de cigarettes ?

Tout comme moi, il savait que cela était illusoire de croire que quelqu’un puisse avoir un quelconque objet sur soi ou une cigarette mais il pouvait toujours tenter. Après tout ,les miracles existaient, nous étions tous en vie, perdus sur île , mais vivants. Quelle belle jambe !
Bien qu’il s’en doutait, nous lui répondîmes toutes les deux de concert :

-Non, désolé nous n’avons rien sur nous …

Nous le regardâmes d’un air désolé et il nous rendit un regard qui nous disait que ce n’était pas grave mais je pouvais sentir que cela l’embêtait plus qu’il ne le laissait paraître. Il devait être une de ces personnes qui fumait souvent et que fumer aidait à s’apaiser…
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Antonio

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MessageSujet: Re: Chapitre premier :: L'appel Sauvage   Chapitre premier :: L'appel Sauvage EmptyMar 14 Juil - 20:33

Pour tout dire, je ne sais pas ce qui s’est passé. J’ai encore beaucoup de mal à recouvrer la mémoire et je ne sais pas trop où je me trouve. Ceci dit, je sais où je ne me trouve pas, et c’est déjà une bonne chose. Je sais que je ne suis pas où je devrais être en temps normal, si tout les évènements se seraient déroulés comme prévus. Et cette donnée m’attriste énormément. Pour le moment, je sens un léger liquide chaud et un peu épais qui coule le long de ma joue gauche. Du sang ? Certainement… Je ne m’en inquiète pas trop pour le moment. Et cela me semble étrange de ne pas m’en inquiéter. Une enveloppe laiteuse et nébuleuse semble m’entourer l’esprit. Je suis dans les limbes. Je sais que je suis dans un état un peu comateux. Je sens que je suis couché sur quelque chose qui prend la forme de mon corps et qui est dur en même temps. Je suis sur quelque chose de chaud qui s’infiltre dans mes vêtements. Je m’essaye à un geste. Pour l’instant, rien de douloureux. J’ai toujours les yeux fermés, mes paupières protègent mes pupilles.

Ma main glisse sur cette surface poreuse. Mes doigts pénètrent à l’intérieur, retournant toutes ses petites gélules. J’essaye d’identifier cette matière. Cela me rappel du sable. Oui, ça doit être ça, du sable. Je n’ose cependant pas ouvrir les yeux, bien trop absorbé par autre chose. Puis, mon cerveau semble se concentrer sur ce que j’entends. Au début, il y avait un silence net, et je ne sentais que mon sens du touché. Mes sens devaient revenir un à un. Il y eu un bourdonnement, puis j’entendis un bruit et langoureux de quelque chose qui ressemblait à des vagues s’écrasant tour à tour sur une plage. Au loin, le cri d’une mouette résonna dans mon oreille. Je me demandais si j’étais à un cours de sophrologie, et que la technique de la séduisante femme qui devait parler en ce moment même était très efficace. Mais je ne me souvenais pas avoir pris un jour un rendez-vous de ce genre…

Mon odorat et mon goût revenaient. Alors, un violent parfum de sel vint effrayer mes narines et brûler ma langue. Je me sentais étouffer. Je tousse, puis l’accalmie revient. Je me surprends à penser que je ne suis pas si mal. Cette odeur de sel, de sable, ce goût particulier sur mes lèvres, ce bruit rassurant d’écume et la sensation du sable entre mes doigts et de la chaleur sur mon visage me font penser que j’avais oublié que j’étais en vacances et qu’il n’y avait pas lieu de s’inquiéter. C’est l’angoisse du réveil, ni plus ni moins. Néanmoins, cette angoisse qui s’accrochait à mes nerfs me disait aussi qu’il y avait quelque chose de louche.

J’aurais peut-être dû me pencher un peu plus sur la question car un violent mal de tête survint à ce moment là. Je sentis mes mains tenir ma tête d’un seul coup et mes genoux se coller à ma poitrine. Je grimaçais. Qu’elle chiotte !

Je m’aperçu que je n’avais toujours pas ouvert les yeux. Je le faisais timidement, de peur de m’éblouir. Et j’avais eu raison de me méfier car c’est un soleil radieux qui m’accueillit. Enfin, radieux… J’avais connu mieux, mais je n’avais pas le temps d’admirer le temps qu’il faisait. Je m’asseyais sur le sable et regardait l’horizon. J’étais donc bien sur une plage - de sable blanc de surcroît -. Le problème, c’était que je ne me souvenais plus du tout comment j’avais fait pour me retrouver là. Je pensais au téléfilm Heroes. Avais-je le pouvoir de me déplacer dans mon sommeil ?

Je me levais péniblement, une main tenant toujours mon crâne lancinant. Une fois debout, un vertige me pris. Ce n’était pas le moment de faire le zouave. D’autant plus qu’il mettait impossible de me souvenir ce qui c’était passé. J’avais beau essayer, c’était le trou noir.

Je ne savais pas si c’était mon cerveau qui déconnait ou si j’entendais réellement quelque chose, mais toujours est-il que je percevais des éclats de voix, non loin. J’observais l’endroit où j’étais. La mer était à quelques mètres. Sur ma gauche, il y avait une petite dune, où je ne pouvais pas voir derrière, et à ma droite, la plage. Je me retournais et fus stupéfait de ce qui s’offrait à mes yeux. A environ, 2 ou 3 kilomètres s’élevait une montagne, et une jungle luxuriante la recouvrait. Quant aux arbres, ils commençaient à foisonner à environ 400 mètres de moi. Quel étrange endroit.

Une idée bizarre me vint à l’esprit. Comment je m’appelais ? Je réfléchis quelques secondes, puis je me disais qu’Antonio était un prénom qui me parlait. Je regardais si j’avais mes papiers dans la poche arrière de mon pantalon, mais non, il n’y avait rien. Tiens, je croyais que je les avais toujours sur moi.

Ca y est, la mémoire me revenait. Je me rasseyais, sous le choc. Un bateau, la mer déchainée. Une violente tempête survenue tout à coup. Et moi, subitement projeté dans les airs. Dans les airs ? Comment se faisait-il que je n’ai rien ? Pas même une égratignure ? Ceci dit, le fait que je n’ai rien fonctionnait dans tous les sens du terme. Je n’avais effectivement plus rien sur moi.

Maintenant, je ne savais pas vraiment quoi faire. La meilleure solution était certainement d’aller à l’avant de ces voix. Je me relevais donc, le mal de tête me balançant toujours la tête et m’embrouillant les esprits. Il était tel que j’avais l’impression d’avoir envie de vomir, et le bruit des vagues en était désagréable. Je marchais donc péniblement vers la dune, que je devinais un peu dure à gravir.
Je commençais mon ascension, les pieds se prenant dans le sable qui s’éboulait. Arrivé au sommet, je regardais enfin. Sur la grève, il y avait des gens ! Un frisson de soulagement me parcouru l’échine. Je descendais l’autre penchant de la côte en courant, en essayant de ne pas tomber. Peine perdue. Mon pied trébucha, ce qui me valu le plaisir de m’écraser contre le sable, en valdinguant et culbutant jusqu’en bas. Cette chute ne fit qu’empirer la douleur de ma tête.

« Non, désolé nous n’avons rien sur nous… »

Je crois que j’ai dû interrompre une conversation, ou bien était-ce le fait que j’arrive de cette manière qui fit que les 3 personnes présentes me regardèrent d’une façon peu équivoque. Une rousse sourit. Avais-je l’air si ridicule ?
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L'Ombre

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MessageSujet: Re: Chapitre premier :: L'appel Sauvage   Chapitre premier :: L'appel Sauvage EmptyJeu 10 Sep - 16:22

La lumière décline doucement, le jour se retire de ses pas feutrés. Les cris des animaux sauvages se fait plus pesants, plus forts. On devine les plus puissants dévorant une proie, le sang coulant allègrement entre les dents pointues. La plage revêt des couleurs fauves, se parant d’ombres inquiétantes. Le vent se lève, sans que personne ne s’en aperçoive. Il secoue et murmure entre les feuilles, réveillant des peurs insoupçonnées. Le moindre bruit fait tourner la tête et tendre l’oreille. Le moindre mouvement de l’air donne l’impression d’être épié. La peur n’en ai qu’a son commencement.

Le bateau a disparu, il n’en reste alors pas la moindre trace, pas une tôle, pas un bout de tissu, pas un morceau de bois. Cette disparition est plus qu’étrange aux yeux des naufragés encore sous le choc.

La plage est encerclée entre la mer qui commence à s’agiter, et la jungle, oppressante, mêlée, sombre. Encore après, mais pas si loin, les naufragés peuvent apercevoir la masse grise de montagnes où l’ont peu monter, très certainement. Se jeter à l’eau ? S’engouffrer dans la forêt ? Se sera à eux de le décider. A partir de maintenant, leur seul but sera de survivre, au prix de la vie des autres.


Un petit groupe de naufragé à réussi à se retrouver. Joséphine, Bertrand, Antonio, Sydney et Jake, ont constatés qu’ils n’avaient plus rien sur eux, mis à part leurs vêtements. Qui, quoi ou que peut être l’origine de cette mascarade ? En tout cas, pour tout le monde, la blague a assez durée, les visages commencent à se fermer, les esprits comprennent qu’il n’y a pas d’issu possible, l’espoir s’amenuise.

Soudain, un bruit dans les fourrés, non loin du petit groupe, force tout le monde à tourner la tête d’un seul bond. Les branches continuent de trembler. Le vent ? Un animal prend la fuite, ce qui apporte la preuve du contraire. Un sillage se forme entre les herbes hautes, s’enfonçant dans la forêt.

- Un lapin !

Bertrand, après avoir à peine prononcé ces mots, cours à toute allure dans le sillage, à la poursuite de quelque chose. Quelques minutes plus tard, un cris assourdissant retenti, provenant de la forêt. Il s’est passé quelque chose. Joséphine eut un sursaut et son visage se décompose, pendant que des gémissements leur proviennent alors, faibles et plaintifs. Sydney devient rouge et Jake ne bronche pas.



Consignes :

Comme vous avez pu le remarquer, ça y est, on entre dans le jeu à proprement parlé (et il était temps à vrai dire xD). Vous êtes sur votre île, mettez-vous à la place de vos personnages, vous seriez pas dingues vous ? Moi si. Première entrée en matière, Bertrand qui se fait bobo. Quelle est votre réaction ? Vous recevrez chacun des consignes particulières…
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Jake

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MessageSujet: Re: Chapitre premier :: L'appel Sauvage   Chapitre premier :: L'appel Sauvage EmptyMar 22 Sep - 13:06

La nuit tombait. Ce n’était pas une bonne nouvelle, dans la mesure où nous étions assis dans le sable, sur une plage étroite coincée entre une mer démontée et une jungle des plus inquiétantes. Le vent se levait, agitant les fourrés et les feuilles qui venaient lécher les dunes, ce qui aurait pu paraître féerique si j’avais été un touriste allongé dans une chaise longue sur une plage paradisiaque, mais qui s’avérait carrément flippant dans les circonstances actuelles.

Aucun d’entre nous n’ayant encore manifesté de capacité naturelle à faire du feu, construire un bateau ou quoique ce soit qui aurait pu être utile dans la situation présente (mes propres capacités se limitant à griffonner dans un calepin en fumant une clope, autrement dit rien du tout dans la mesure où je n’avais ni calepin, ni stylo, ni clope) je pense que je parle au nom de tout le monde en disant que la situation pouvait difficilement être pire.

(L’administration divine est par ailleurs priée de ne pas ponctuer cette déclaration du déluge de circonstance, merci).

C’est à ce moment que quelque chose se mit à remuer dans les fourrés de manière tellement ostentatoire que ça ne pouvait pas être l’œuvre du vent. Figés, nous avons observé le phénomène jusqu’à ce qu’il devienne plus ou moins évident qu’un animal de petit taille était en train de s’enfuir dans la forêt. Bertrand fut le premier à réagir.

- Un lapin !

Un grondement stomacal collectif se fit entendre (la migraine avait malheureusement fait place à une fringale de mauvais goût quand il est évident que le prochain repas risque d’être reporté à la semaine suivante) et Bertrand s’élança. Il devait probablement penser à capturer la bestiole qui détalait pour en faire notre dîner. Quel idiot.

Avant que nous ayons pu faire quoique ce soit, il avait disparu entre les branchages, et les bruits d’une course poursuite se firent entendre. Nous écoutions tous dans un silence tendu.
J’étais en train de me dire que, dans un scénario de film d’horreur ou de roman d’épouvante, c’est à ce moment là qu’on entendrait un atroce bruit d’os brisés et des hurlements, quand un cri déchira la nuit tombante. Oho, quelle surprise !

Le hurlement se mua en halètements douloureux. Il ne faisait aucun doute que Bertrand avait des ennuis et qu’il gisait là, quelque part pas très loin de nous, mais hors de vue. Les filles s’étaient figées : Joséphine avait l’air presque en état de choc tant sa mine s’était décomposée, et le visage de Sydney avait prit une jolie teinte écrevisse que je ne m’expliquais pas. En général, on pâlit dans ce genre de situation…

Je devais être pâle d’ailleurs.

Je me levai pour faire quelques pas vers la forêt, n’osant pas pénétrer sous le couvert des arbres, avant de crier à l’adresse du feuillage :

- Bertrand ?!

Pas de réponse, si ce n’est un gémissement plus marqué que les autres. Mon propre cri m’avait fait froid dans le dos. Je me retournai.

Un bref coup d’œil sur ce qu’il restait de notre petite troupe (deux filles tétanisées et deux mecs en train de s’entreregarder avec l’air incertain) me fit réaliser qu’il serait peut-être judicieux de prendre son courage à deux mains et d’aller porter secours au cinquième membre de l’équipée, probablement actuellement en train de se faire bouffer par un lapin mutant. Etant donné que ni Sydney ni Joséphine ne semblaient en état, et qu’il serait plutôt stupide de tous se précipiter
vers la mort, je décidais de prendre les choses en main.

Un comble pour l’asocial que je suis. D’autant plus hypocrite que je commençais vraiment à crever de trouille, moi.

- Faudrait qu’on aille l’aider, dis-je en fourrant les mains dans les poches de mon jean couvert de sable, dans une imitation sans doute très approximative du mec sûr de lui.

Je regardais surtout Antonio, celui des trois encore assis dans le sable qui semblait le plus calme. C’était un mec, et il avait l’air plutôt sûr de lui – pour de vrai, lui - ce qui arrangeait bien mes affaires. Je me voyais mal crapahuter tout seul dans la forêt à la recherche d’un type apparemment en train d’agoniser. Et pourtant, on devait aller le chercher. J’aurais aimé que les autres le fassent pour moi.

- Tu viens avec moi ? demandai-je donc avec un mouvement de tête vers la jungle.
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Sydney

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MessageSujet: Re: Chapitre premier :: L'appel Sauvage   Chapitre premier :: L'appel Sauvage EmptySam 19 Déc - 11:42

Je ne savais pas depuis combien de temps nous étions tous là, assis sur cette plage. En effet, je n’avais plus aucune notion du temps étant donné que je ne portais pas de montre, les autres non plus à priori. Avant lorsque j’étais dans un endroit familier, je me fixais à l’heure indiquée sur mon magnifique portable dernière technologie, offert par mon père. Malheureusement je ne l’aurais pas eu entre les mains très longtemps… Il devait maintenant avoir rendu l’âme et gisait au fond de l’océan.

Bien que je ne puisse me référer à un élément matériel pour me situer dans le temps , je pouvais deviner qu’il se faisait tard. Le soleil se retirait progressivement derrière l’océan, nous offrant ainsi le spectacle magnifique de son coucher, teinté de couleurs rouges et orangées. Bien que ce spectacle me ravisse par sa beauté, il me mettait devant le fait accompli : nous étions condamnés à passer la nuit ici et cela ne présageait rien de bon…

Un vent léger s’était levé et commençait à s’engouffrer sous mon débardeur. Les premiers frissons de froid se firent sentir. Je me frictionna les bras, histoire de me réchauffer, ravivant du même coup ma douleur à l’avant bras. La nuit risquait d’être fraîche. L’idéal aurait été de faire un feu mais n’étant pas moi même une Robinson Crusoë accomplie, je me trouvais dans l’incapacité d’agir. Les autres ne me semblaient pas plus dégourdis que moi pour le moment, tous plongés dans un silence moribond, sans doute à retourner plusieurs fois dans leur tête la situation.

L’inévitable était en train de s’inscrire dans nos esprits : il n’y avait aucun moyen de contacter quelqu’un, aucun moyen de quitter cette île…
Bien que cela fasse moins d’une journée que nous soyons arrivés ici, je commençais à perdre espoir de retrouver Diane vivante, et encore plus à retrouver mon père qui devait sans doute se féliciter d’avoir offert ce voyage à sa fille adorée, et qui devait penser que je voguais tranquillement profitant du soleil et de la mer…
Ah oui, j’en profitais mais pas de la manière dont on aurait pu espérer.

De plus, la faim commençait à me tenailler, je n’étais sans nul doute pas la seule. Cela faisait une journée pratiquement que nous n’avions pas mangé. Je pensais au bon repas qui aurait dû nous être servis sur le bateau dont j’avais lu le menu beaucoup plus tôt la veille. Ce fut à ce moment précis qu’un bruit se fit entendre non loin de nous. Nous nous retournâmes de concert pour essayer d’identifier l’auteur de ce bruit de petits piétinements répétés. C’est alors que Bertrand s’écria :

- Un lapin !

Le cri de Bertrand mit le lapin en fuite, et nous le vîmes détaler vers la forêt. Nous n’eûmes même pas le temps de réagir à cette apparition que déjà Bertrand s’élançait à la poursuite de ce dîner potentiel. La faim devait l’encourager dans cet acte téméraire car il était fou de partir à la suite de cet animal, seul dans cette forêt noire, inconnue. Elle devait sans nul doute renfermer des animaux sauvages et il n’y avait aucun moyen de se repérer dans cet engouement de vert la nuit. Cependant, moi, faim ou pas , je ne me serais jamais lancée dans cette forêt. Je ne suis pas une trouillarde de nature non plus mais je n’ai pas le courage suffisant pour m’aventurer dans des endroits inconnus qui plus est une jungle, qui devait grouiller de prédateurs de nuit comme de jour.
Mon instinct me disait que ce n’était pas une bonne idée d’entrer dans cet antre et cela se confirma de plus belle lorsque un bruit de broiement d’os se fit entendre suivi d’un cri effrayant de plainte douloureuse.
Je regarda mes compagnons de fortune. Je croisa le regard de Joséphine rempli de terreur, elle était devenue livide. Moi-même, ce cri m’effraya et la peur qui me tenailla eut pour conséquence que j’urina sur moi. « La honte !! » Je me sentis d’un ridicule incroyable, et me sentis rougir alors que j’aurais dû être blanche comme un linge.
Antonio avait un regard inquiet et avait l’air d’être en proie à des questions du genre « J’y vais, j’y vais pas ? ». Ce fut Jake qui m’étonna, lui aussi était effrayé, son teint avait blanchi mais il se leva et fit quelques pas en direction de l’endroit où avait disparu Bertrand. Il tenta courageusement d’appeler celui-ci :

- Bertrand ?!

Sa voix trahissait quelque peu son inquiétude mais il me surprenait par son courage. J’étais moi-même trop effrayée que je ne pouvais pas bouger. Lorsque un gémissement plus intense répondit à l’appel de Jake. Bertrand devait être très mal en point.
J’aurais aimé aller à son secours mais la chose qui l’avait mis dans cet état ne devait pas être loin et je me sentais dans l’incapacité d’y aller.
Bien que Jake courageusement proposa d’y aller et il s’aperçut que ni Joséphine, ni moi n’étions en état de l’accompagner. De plus, il devait sans doute se dire qu’un homme est plus courageux qu’un femme dans une telle situation, c’est pourquoi il se tourna vers Antonio, qui lui semblait être moins affecté et lui demanda :

-Tu viens avec moi ?

Je ne sais pas si la perspective de s’aventurer dans cette jungle et de tomber face à la créature qui avait sans nul doute attaqué Bertrand l’enchantait mais il se leva et avança vers Jake sans opposer de résistance.

Je ne sais pas comment j’ai pu à ce moment m’exprimer mais je leur lançais-je :

-Faites attention quand même, on ne sait pas ce qui attaqué Bertrand… Essayer de rester à l’orée de la forêt afin d’avoir toujours la plage en vue, de manière à ce que vous puissiez revenir par ici… Joséphine et moi on va essayer d’établir un campement, de faire du feu…

Ma voix se perdit quand un nouveau hurlement se fit entendre. Les garçons se regardèrent, ils hésitèrent… Je crus qu’ils avaient renoncés mais j’entendis Jake dire à Antonio :

-On ne peut pas le laisser tomber, il est sûrement gravement blessé…

Antonio lui répondit mais je ne puis entendre ce qu’il disait car déjà ils se dirigeaient vers la forêt. Nous les vîmes se pencher er s’armer d’un bâton chacun, c’était une arme de fortune mais c’était toujours ça. Ils pénétrèrent à l’intérieur et ils disparurent de notre champ de vision.

Au moment où je ne les vis plus, mon moral redescendit d’un cran, je dois dire que je me sentais plus en sécurité en présence d’un homme.

Ce fut Joséphine qui me sortit de ma torpeur, elle avait retrouvé sa voix et me proposa d’aller ramasser du bois pour essayer de faire un feu. Je me demanda alors comment moi qui n’avait jamais camper de ma vie avait pu exprimer une telle idée, qu’établir un campement.
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MessageSujet: Re: Chapitre premier :: L'appel Sauvage   Chapitre premier :: L'appel Sauvage EmptyJeu 21 Jan - 21:45

La vision que nous avions alors, perdus que nous sommes sur une île déserte, aurait été, en temps normal, tout à fait magnifique. Un couché de soleil éblouissant nous en mettait plein la vue, et nous donnait une lumière sauvage, presque sortie d’un rêve, une forêt apparemment luxuriante qui promettait mets exotiques et délicats… Parfait. A quelques petits détails prêt, nous étions perdus, sans ressources, et le paysage perdait toute sa splendeur, bizarrement.

Assise dans le sable, entourée de mes compagnons de fortune, je fouillais nerveusement dans les poches de mon jean. Pour ne rien trouver, évidemment, vu que nous étions tous dépouillés comme des vauriens.
Le silence nous tenaillais, personne n’osait ouvrir la bouche, de peur, peut-être, de déclencher un cataclysme.
Le soleil descendait lentement, minutes par minutes, emportant avec lui le reste de lumière qu’il nous restait. Je ne pouvais me résoudre à passer la nuit ici, dans le noir, grelottant de froid et de peur.
Dans la lumière du soir, qui n’était pas encore pénombre, un bruit dans les fourrés nous fit à tous tourner la tête vers la masse noire et végétale. Un sillon dans les hautes herbes venait de se former et je tint mon ventre à deux mains quand un bruit rauque en sorti. La faim était là.
Comme un fou furieux, Bertrand se leva d’un seul bond, les yeux grands ouverts et se lança à la poursuite de se qui devait être un lapin, ou une perdrix, peu importe. Vers ce qui devait être notre repas, dans tous les cas. Quelques secondes après, un cri à faire pâlir un mort explosa dans le silence. Je crois que je devins blafarde, une enclume tomba dans mon estomac, et je ne pu faire un geste. Désarticulée par les plaintes du jeune homme.

- Bertrand ?!

C’était Jake qui appelait notre compagnon, puisque personne ne s’était hasardé à le faire. Je l’en remerciais du regard. Moi qui était dans l’humanitaire, chapeau… Le seul son qui perça des branchages était un énième cri douloureux de Bertrand.
Le seul qui paressait à son aise était Antonio, presque souriant. Je crois qu’il ne devait pas se rendre exactement compte de la situation dans laquelle nous nous trouvions.
Jake lui demanda de venir dans la forêt avec lui, pour essayer de venir en aide à Bertrand, coincé là-bas. Puis se fut Sydney qui prit la parole. J’entendis qu’elle recommandait aux garçons de faire attention, que nous, elle et moi, allions monter un campement.
Comment ça nous allions faire du feu ? Un campement ? Oui, c’était une bonne idée, lancée par ce qui semblait être une bourgeoise. Nous allions voir de quoi elle était capable. Je me levais enfin, regardant les garçons s’armer d’un modeste bâton.

Nous retournions sur la plage, maintenant dans la pénombre. Il fallait faire un feu plus que rapidement si nous ne voulions pas passer la nuit dans le noir.

- Je sais que tu vas trouver ça ridicule, mais je regardais l’émission Man versus Wild. C’est un homme qui se met dans des situations de survie, pour nous montrer comment il faut faire… Je croyais ne jamais en avoir besoin… Bref. On va donc essayer de faire du feu. Il nous faudrait de la mousse bien sèche et des morceaux de bois bien secs, se serait déjà un bon début.

Je m’exécutais donc, partant vers l’orée de la forêt en quête de bois mort et de mousse asséchée. En même temps j’essayais de repérer là où nous pourrions monter une pseudo cabane, afin de nous abriter en cas de pluie. Peine perdue…
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